Même si le chemin reste encore long pour que les assurtech occupent une place plus importante dans le secteur des assurances, petit à petit, elles prennent des parts de marché et leur progrès est loin d’être anodin. Aujourd’hui, l’offre d’un assureur traditionnel reste tout de même le premier choix pour six assurés sur sept. TCA vous en dit plus.
Les assurtech ont une histoire récente bien que certaines d’entre elles se définissent comme telles depuis deux décennies. Globalement, cela fait une dizaine d’années que ces jeunes entreprises de l’assurance se développent concrètement. Et il leur reste encore beaucoup de route pour faire de l’ombre aux majors installés depuis fort longtemps.
C’est l’une de ces nouvelles sociétés qui en fait le constat. Nouvel acteur sur le marché de la prévoyance basé à Omaha dans le Nebraska (USA), Breeze vient de conclure en août de cette année une levée de fond de dix millions de dollars, soit environ neuf millions d’euros. Pour faire progresser son positionnement, cette jeune pousse de l’assurtech à questionné un millier de ses concitoyens en août dernier sur des sujets relatifs divers concernant l’évolution futur de l’industrie des assurances, tant sur l’usage des données personnelles, notamment celles concernant la santé, que sur la perception concrète des assurtech dans la réflexion que s’en font les assurés finaux.
A la question, préférez-vous une compagnie d’assurance historique ou récemment installée sur le marché, le panel de sondés à répondu à 85 % que leur choix se porterait sur le premier et 15 % sur le second. En observant de plus près les choix entre générations, les différences sont relativement faibles, car seuls 20 % de la tranche d’âge des 18-34 ans préférerait un nouvel acteur pour 9 % des plus de 55 ans interrogés. Les pourcentages étant quasi-identiques concernant leur choix en terme de volonté d’achat ou de la confiance qu’ils accordent aux deux typologies d’entreprises.
De plus, il y a deux autres questions qui à la vue de leur tournure mettent en exergue le rôle que pourrait avoir l’utilisation que ces compagnies ferraient des données. Quand Breeze demande à cet échantillon de sondés américains s’ils ferraient plutôt confiance aux assureurs historiques ou aux nouveaux acteurs du marché concernant l’obtention de la tarification la plus juste, les pourcentages relevés précédemment augmentent légèrement. Les assurtech obtiennent une moyenne de 20 % alors qu’elle est de 30 % pour les 18-24 ans.
Dès la question suivante, l’hypothèse se confirme assez clairement. Quand les assurés sont questionnés sur leur préférence de passer par un assureur historique qui leur réclamerait un examen médical pour calculer leur tarification finale ou par une assurtech ne leur réclamant pas, mais utilisant leurs données personnelles pour définir le montant de leur prime de façon totalement digitalisée (même en considérant que cette prime soit plus cher que celle proposée par un assureur historique), les résultats ne sont plus du tout comparables. Cette fois, les personnes sondées prêtes à souscrire un contrat auprès de l’assurtech seraient 53 %. Et si l’on pourrait penser que la répartition par tranche d’âge serait simple et logique, il n’en est rien. 53 % contre 47 % des choix des 18-24 ans vont vers les assureurs historiques, comme pour les plus de 55 ans qui eux sont 64 % contre 36 %. En comparaison, ce sont les personnes âgées de 25 à 44 ans qui à plus de 60 % choisissent les assurtech.
Pour un marché des assurances de personnes sur lequel Breeze est positionné, ces interrogations sont justifiées. Cela dit, le sondage tient aussi compte des autres marchés et interroge également sur d’autres thématiques plus ou moins sensibles. C’est ainsi que l’on constate que 34 % des sondés sont prêts à autoriser une caméra de surveillance dans leur habitation pour bénéficier d’un calcul de leur prime d’assurance plus affiné. A une autre question de cette étude, 42 % des répondants se disent prêts à donner leur accord aux compagnies d’assurances pour leur laisser accès à leurs données génétiques. 53 % leur laisseraient suivre leurs habitudes de vie et alimentaires, et celles de leur animal de compagnie. 55 % seraient aussi disposés à ce que les informations sur leurs activités physiques soient collectées via par exemple une montre connectée ou un bracelet d’activité.
Force est de constater qu’à l’analyse des résultats de cette étude de panel américaine, pour les assurtech le combat de l’exploitation des données ne fait fort probablement qu’en être à son commencement. Les assurtech disposent aussi d’une arme qui accentuera encore de plus en plus leur prise de parts de marché dans un avenir plus proche que l’on pourrait le supposer, en leur permettant de réduire le nombre d’intermédiaires entre les acheteurs et les vendeurs de parts de fond, de réduire leurs coûts et de gagner en rapidité et en traçabilité : la blockchain.
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